Livre : Les larmes noires de Mary Luther

Je passe rapidement vous parler d’un livre qui m’a beaucoup plu et que je viens d’achever. Il s’agit de : Les larmes noires de Mary Luther, premier roman de l’écrivain Anna Jean Mayhew.

Synopsis :

« Août 1954, Caroline du Nord. Jubie Watts, 13 ans, part en vacances sans son père, resté travailler dans son entreprise. Destination : la Floride. C’est Paula, mère distante et fumeuse invétérée, qui conduit la Packard familiale. Stell, la sœur aînée de Jubie, trépigne à l’idée de prendre le volant pour la première fois. Parquée à l’arrière avec les enfants, la bonne noire, Mary, ne participe pas aux conversations qui vont bon train dans l’habitacle de la voiture. D’aussi loin que Jubie se souvienne, Mary a toujours été là pour lui prodiguer amour et réconfort. Wickens (Georgie), Pensacola (Floride)… Ce long périple amène la famille à traverser de nombreux états sudistes où la ségrégation fait rage. Jubie découvre avec étonnement les panneaux aux abords des villes, rappelant que les noirs et les blancs ne sauraient être égaux. Un racisme qui fait écho à sa propre histoire, à son père, Bill, un homme violent qui pense que les noirs ne méritent pas de droits civiques, et à Mary, qui supporte les brimades sans mot dire. À mesure que la voiture s’enfonce toujours plus loin dans le Sud, la tension, palpable, libère dans son sillage un écheveau de haine et d’intolérance… jusqu’à ce que le drame éclate. Un drame dont Jubie ne sortira pas indemne. Porté par des dialogues puissants, Les larmes noires de Mary Luther aborde avec un charme indéniable l’ambiguïté des liens qui unissaient les familles blanches à ces femmes de couleur qui élevaient leurs enfants. À travers le regard plein de candeur d’une adolescente, c’est tout une époque honteuse de l’Histoire américaine qui se rejoue. Un voyage initiatique cruel, sur la fin de l’innocence. »

J’ai été vraiment touchée par l’histoire de Jubie Watts, cette jeune adolescente un peu complexée et qui pourtant a beaucoup d’amour à partager, plus particulièrement avec sa bonne. Bien que tout le monde critique cette dernière, la qualifiant notamment de négresse ou d’idiote, Jubie sait que c’est une femme formidable et intelligente, qu’elle connait depuis sa plus tendre enfance et qui est en quelque sorte sa mère de substitution. C’est une oeuvre touchante, qui aborde aussi les thèmes de la violence, de l’infidélité, de l’amitié. J’ai été absolument choquée de constater le paradoxe des hommes de l’époque, qui n’hésitent pas à violer des femmes de couleur alors qu’ils les méprisent. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un roman très gai, je n’ai pas pu détaché mes yeux du récit. 

Un récit réaliste retraçant les mœurs de toute une génération à faire frissonner que je conseille vivement, mêmes aux plus sensibles !